AGRICULTURE IRRIGUEE : LA CONFEDERATION PAYSANNE DU FASO PLAIDE POUR UNE MOBILISATION DES FINANCEMENTS

La CPF a lancé un cri de cœur, le vendredi 19 janvier 2024, à Ouagadougou, pour interpeller les autorités ainsi que les institutions financières sur la nécessité de mobiliser des financements publics et privés au profit de l’agriculture irriguée au Burkina Faso.


La confédération Paysanne de Faso se dit préoccupée par la question de la maîtrise de l’eau au Burkina Faso. Pour elle, seule la mise en œuvre de l’agriculture irriguée pourrait remédier à la situation.
Selon Bassiaka Dao, président du conseil d’administration de la confédération paysanne du Faso, l‘agriculture est un secteur important de l‘économie burkinabè ; elle contribue pour 35 à 40% au PIB, occupe plus de 80% de la population, constitue une source de devises et contribue substantiellement à la satisfaction des besoins alimentaires de la population.. « Malgré son importance, le secteur agricole burkinabè n‘a pas connu de développement conséquent depuis les indépendances.», a-t-il regretté.
Pour lui, le Burkina Faso doit pouvoir assurer la production des denrées alimentaires et assurer la sécurité alimentaire, parce qu’il y’a des terres, de l’eau en surface comme sous la terre,», a soutenu Bassiaka DAO.. Et d’ajouter que l’hivernage qui dure seulement 4 mois ne suffit pas pour permettre aux agriculteurs de réaliser les bons rendements et de produire de façon régulière.
« Pour nous, l’irrigation est une voie vers l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire. Avec les changements climatiques, on ne peut plus se contenter de la pluie. L’irrigation c’est l’avenir. Il y a beaucoup d’eau qui tombe sur nos territoires. Il faut donc voir comment capter ces eaux, les maîtriser et pouvoir faire l’irrigation», a-t-il avancé.
Le PCA de la confédération paysanne du Faso a affirmé que le Burkina Faso peut sortir de l’insécurité alimentaire. Mais cela passe par la construction des infrastructures de stockage et de transport d’eau de qualité pour permettre aux agriculteurs de produire tout le long de l’année.
Quant à Seydou Ouédraogo, agriculteur et éleveur, l’irrigation reste « Le développement de l'irrigation est un des leviers de la lutte contre l'insécurité alimentaire et économique au Sahel». « . Le développement de l’agriculture irriguée est incontournable pour assurer la sécurité alimentaire et permettre au Burkina Faso d’atteindre l’autosuffisance alimentaire », a-t-il dit.
La CPF reste convaincue qu’il faut investir dans l’irrigation pour assurer la sécurité alimentaire au Burkina Faso. Il a été prouvé que la productivité sur les terres irriguées dépasse considérablement la productivité sur les terres non irriguées. Sur des cultures comme le maïs, par exemple, il est fréquent de constater un doublement du rendement (et certains légumes, comme la carotte, ne peuvent tout simplement pas pousser sans irrigation). La mise en place d’un système d’irrigation offre la possibilité d’obtenir un bon rendement sur deux ou trois cultures par an dans la plupart des régions du pays. Cette alternative est donc idéale pour améliorer la production ainsi que la productivité agricole. Grâce à une production agricole accrue, le potentiel d’emploi des terres irriguées est élevé : l’augmentation de la production est un atout de taille pour l’économie et le développement d’activités connexes. Enfin, la disponibilité d’un approvisionnement en eau régulier augmente significativement les revenus des agriculteurs, et l’investissement en vaut donc grandement le coût.