Rencontres régionales d’informations et de sensibilisations des producteurs et productrices sur les activités de la BADF et du FDA

Le secteur agricole ouest africain occupe donc une place importante dans les économies nationales, la balance commerciale, la sécurité alimentaire, la création d’emplois car 1er secteur fournisseur de main-d’œuvre (35%) après le secteur des services (37%).


Quoique des études économiques aient démontrées l’efficacité des petits producteurs en termes de rapport intrants (capital, terre, main d’œuvre)/niveau de production, le rôle moteur de l’agriculture familiale aurait pu être accru si les entraves à l’accès aux ressources productives étaient jugulées pour réduire la dépendance récurrente de la population qui souffre de la faim et de malnutrition tout en réduisant les importations alimentaires comme le riz où un potentiel énorme de production existe .
La capacité des exploitations familiales à nourrir la population burkinabé et réduire ainsi la faim et la pauvreté surtout en milieu rural est fortement tributaire de leur accès à des financements adaptés à leurs besoins.
Répondre à la demande alimentaire en pleine expansion et accroître les revenus des paysans dépendent en grande partie de l’accès des exploitations familiales à des financements répondant à leurs préoccupations en matière de services d’approvisionnement en intrants, de commercialisation des produits agricoles et de services d’appui-conseil. L’accès des exploitations familiales à ces services sous-tend le renforcement de la compétitivité de l’agriculture afin d’en faire un puissant moyen pour poser les jalons d’un développement durable et d’une lutte contre la pauvreté.
Cependant avec la crise alimentaire de 2008 qui a secoué toute l’Afrique de l’Ouest, les paradigmes sont en train de changer et l’on assiste à un changement de perception des institutions (banque Mondiale, Union Européenne) sur le rôle des exploitations familiales et leur volonté de soutenir l’agriculture familiale dans les pays en développement comme levier principal pour réaliser les objectifs de sécurité alimentaire et de réduction de la pauvreté
Pour les organisations paysannes, assumer des fonctions économiques ou rendre des services économiques aux membres est devenu un impératif aux côtés des services non financiers (conseil agricole) pour soutenir les activités de production et de commercialisation. Ainsi, l’accès aux financements sous forme de crédits pour financer les besoins individuels des producteurs, de leurs organisations mais aussi des agro-alimentaires ont emprunté différents canaux et conditionnalités.
Des options stratégiques pour le développement de l’agriculture familiale doivent donc être repensées autrement tant par le Privé (Institutions financières, Banques, Acheteurs) que par l’Etat par la création d’incitatifs innovants pour booster la performance actuelle des exploitations familiales et non nécessairement sur l’agriculture de type commercial ou industriel qui reçoit actuellement le maximum de ces appuis avec des conséquences liées à un accaparement massif des terres et un exode rural des paysans du fait de leur vulnérabilité!
Au-delà de la définition des grandes orientations politiques, le financement de l’agriculture et des exploitations familiales en particulier est un enjeu crucial au Burkina : comment faire de l’agriculture familiale, un levier pour l’atteinte de la sécurité alimentaire et de la réduction de la pauvreté surtout en milieu rural si l’accès aux facteurs de production et d’équipements post-récolte, au stockage/conservation et à la transformation des produits agricoles pour faciliter une mise en marché des produits répondant aux normes d’exigences de quantité et de qualité des marchés rémunérateurs constituent des facteurs bloquant pour les exploitations familiales?
Sous l’impulsion des organisations des producteurs et des organisations de la société civile, l’Etat a créé la Bank agricole du Faso (BADF) et le Fonds de développement agricole (FDA) dans le but de contribuer à répondre aux besoins spécifiques des acteurs du monde rural.
Mais, depuis sa création, les producteurs et productrices n’ont pas une grande visibilité sur les produits et services offerts par la banque ainsi que les procédures d’accès à ces services.
D’où l’organisation des rencontres régionales d’information et de sensibilisation des producteurs/productrices et leurs organisations sur la BADF et du FDA le mercredi 9 mars 2022 à Dédougou et le vendredi 11 mars 2022 à Bobo Dioulasso par la CPF et son partenaire SOS-FAM.
L’objectif global des rencontres régionales est de renforcer les connaissances des acteurs du monde rural (producteurs/trices, transformateurs/trices, responsables d’OP/OSC, etc.) sur les stratégies d’accès au financement pour le développement les activités agro-sylvo-pastorales, halieutiques et fauniques.
De façon spécifique, les rencontres régionales permis (i) Informer et sensibiliser les producteurs/trices, transformateurs/trices, responsables d’OP/OSC, etc. sur les produits et services offerts par la BADF et le FDA , (ii) d’Informer les producteurs/rices, transformateurs/trices, responsables d’OP/OSC sur les procédures d’accès aux produits et services de la BADF et du FDA (iii) de recueillir les suggestions/recommandations pour un meilleur accès aux financements par les producteurs/trices, transformateurs/trices, responsables d’OP/OSC.
Les rencontres au niveau des régions se sont se déroulées en plénière avec :
‐ une présentation de la BADF et du FDA qui sera faite par l’agence régionale de la BADF des localités concernées ;
‐ des échanges avec les participants pour une appropriation du contenu de la présentation ;
‐ la formulation des recommandations/suggestions des participants qui serviront de base d’approfondissement par les représentants des OP/OSC lors de l’atelier national sur le financement.